Les derniers scrutins (législatives partielles) ont été très défavorables au PS. Pour l'élection calamiteuse de Villeneuve-sur-Lot, certains ont trouvé les coupables: c'est la faute de la division de la gauche et donc des écologistes et du Front de Gauche si le candidat socialiste ne figurait pas même pas au second tour des législatives. Oubliée l'affaire Cahuzac et surtout complètement passé sous silence le mécontentement grandissant dû à la politique gouvernementale d'austérité et de reniements du président élu sur un programme pourtant minimaliste mais vite abandonné! Bien sûr, et qui peut s'en étonner, ce climat de colère profite au FN et à l'imposture que représente son discours trompeur et populiste. Mais cette constatation est maintenant brandie par certains pour nous faire comprendre qu'il faut rentrer dans le rang, qu'il faut s'aligner et soutenir le parti au pouvoir sous peine d'être responsables de prochaines victoires de la droite ou pire... Ce discours est tenu y compris par ceux qui se présentent comme la "gauche" du PS et c'est ce que nous avons entendu mercredi 12 juin à Soissons lors de la réunion organisée par Gauche Avenir. A la tribune: Franck Delattre (EELV), Emmanuel Maurel (PS), Anne Ferreira (PS), Francis Wurtz (PCF), Michel Vignal (MRC). Dans la salle un public nombreux dont un Front de Gauche bien représenté.
Le thème de la réunion était "Quinquennat Hollande, vers une nouvelle étape?"
Le premier tour de parole à la tribune a surtout été consacré à l'analyse du bilan de l'année écoulée. F. Delattre a souligné d'emblée "la montée du populisme, la montée des extrêmes" ajoutant que ce serait "un peu ballot d'avoir un effet de balancier". Il a fait ensuite un bilan mitigé de la situation en matière d'énergie, a souligné la montée de la précarisation et la nécessité de légiférer sur les temps partiels, a mis en doute "l'autorégulation" des patrons en matière de salaires. Michel Vignal a rappelé le lourd héritage et affirmé que la nouvelle étape du quinquennat passe par un changement en Europe, changement s'appuyant sur la Nation, la souveraineté du peuple notamment en matière monétaire (monnaies nationales pour les échanges intérieurs, euro aligné sur le dollar pour commerce international). Francis Wurtz a souligné la situation de blocage de la vie politique française notamment à cause des attentes déçues du "peuple de gauche". Il a démontré avec brio qu'il était possible d'éviter la "faute originelle" de la non-renégociation du traité Merkozy, acte qualifié de "très grave et très significatif". Emmanuel Maurel a insisté sur les aspects positifs de l'année écoulée en matière de justice, logement, éducation, rythmes scolaires, emplois d'avenir, BPI mais n'a pas omis de citer les sujets de mécontentement : TSCG non renégocié, pacte de compétitivité, ANI, "social-défaitisme" illustré par l'affaire des "pigeons". On est ensuite passé au thème central de la réunion: quelle politique pour les 4 années à venir? Francis Wurtz a affirmé haut et fort l'urgence d'un changement de cap : stop à l'austérité, priorité au développement social et à la transition écologique en s'en donnant les moyens financiers (redéfinir le rôle de la BCE), impliquer les citoyens dans les décisions notamment au niveau de l'UE, accepter les confrontations avec certains dirigeants européens, agir sur les critères de gestion des entreprises (aides publiques conditionnelles)... Emmanuel Maurel a conclu la réunion en insistant sur le devoir de dialoguer à gauche, partant du principe que "rien de grand ne se fait sans l'unité de la gauche" mais rappelant aussi que le PS est le parti majoritaire à gauche et que rien ne se fera sans lui... Il propose des mots d'ordre unitaires sur la fiscalité, les salaires, la transition énergétique, la relance économique, une nouvelle politique européenne et évoque un remaniement avec un gouvernement de toute la gauche...
Une soirée fort intéressante à un moment où la dégradation de la situation politique, économique et sociale nécessite une réflexion de fond sur ce que doivent être les prochaines années du quinquennat. Pour le Front de Gauche, la réponse est claire: seul un changement radical de politique peut éviter le pire et c'est uniquement sur cette base que peut s'engager ce que F. Wurtz appelle "un véritable débat, franc, sincère et constructif" entre les forces de gauche.
Mireille Ausécache
Qu'il faille une unité entre les diverses composantes de la gauche pour faire aboutir une politique de progrès, cela semble une évidence ; le problème étant de savoir quelle politique ? Et comment s'expliquer les déboires électoraux du P.S. lors des dernières partielles ? en particulier la catastrophe de VILLENEUVE sur LOT ?
Les français ont l'an passé voté pour une politique de CHANGEMENT "le changement c'est maintenant" disait le candidat HOLLANDE . OUI ! il y a bien eu un changement...de président et d'équipe dirigeante. Avant MAI 2012 nous avions des SARKOZYSTES au pouvoir, et maintenant des SARKOZIENS . Monsieur MAUREL a bien tenté de nous démontrer qu'il y avait "rupture" avec le gouvernement précédent.
Où est-elle, peut être un peu sur le plan de l'Education Nationale , Mais ailleurs ???
Comment envisager pouvoir faire une rupture qui soit politique, économique et sociale, avec des gens qui se rencontrent mensuellement dans les festins du "SIECLE", qu'ils s'appellent Hollande (peut être en congé actuellement) Strauss Kahn, Valls, ou Bayrou, Kosciuko-Morizet, jusqu'à un certain Nicolas Sarkozy.
Le gouvernement actuel est bien une UNION : l'union des pensées économiques LIBERALES . Face à cette réalité plus ou moins perçue par nos concitoyens, doublée à Villeneuve par le "scandale CAHUZAC", nos concitoyens votent maintenant "bleu Marine" se disant que là "ça changerait" En effet Marine s'empare de nos constatations et critiques sociales, de notre vocabulaire, et de ce fait, bien aidé par les médias, son discours passe et elle apparaît comme une personne NEUVE.
ON(?) ne fait guère de rapprochements avec les discours de HITLER ou de MUSSOLINI qui eux aussi s'emparaient des colères du peuple, tout en refusant de participer, sinon comme tueurs, lorsque les ouvriers manifestaient ces mêmes revendications. Cette politique libérale fait donc le lit du Front National . Nous avons vu, en d'autres temps, en d'autres lieux où cela a pu mener certains peuples.
Nous pouvons nous demander, légitimement, si nos camarades SOCIALISTES n'ont pas oublié les leçons du passé et oublié qu'en France, où les forces fascistes étaient certes désunies, on a pu surmonter ce danger avec la politique de FRONT POPULAIRE (qui il est vrai n'a duré qu'un temps)
LA BATAILLE SERA RUDE pour enrayer la MONTEE BRUNE
Victor Serres